Dry January : 5 bonnes raisons de ne pas participer

Je vous comprends. Ça vous agace. 3 ans que le Dry January a débarqué en France.

3 ans qu’on veut nous priver de vin en janvier.

Et pourquoi ?

Parce que nous avons fait des excès d’alcool pendant les fêtes. Parce que nous buvons « trop » toute l’année. Parce que nous sommes peut-être alcoolique sans le savoir.

Un mois de pause sans alcool nous ferait le plus grand bien.

Mais quels sont les bénéfices que nous sommes censés en tirer ? Comment le Dry January – Défi de janvier en France – est-il né ? Pourquoi le débat à son sujet est-il aussi passionné en France ?

C’est à toutes ces questions et à d’autres que cet article veut répondre.

I- Qu’est ce que le Dry January

Dry January est un mouvement lancé en Grande Bretagne en 2013 par Alcohol Change UK.
L’idée est de ne pas consommer d’alcool, ou très peu, pendant un mois. Le but étant de prendre conscience de votre rapport à l’alcool.
Buvez-vous des boissons alcoolisées occasionnellement et modérément ? Buvez-vous très souvent, voire tous les jours avec à la clé une dépendance dont vous n’avez pas conscience ? ….

Grande Bretagne, la pays qui a initié le Dry January
Drapeau de la Grande Bretagne

L’opération a été reprise en France en 2019 sous le nom de « Défi de Janvier », avec le soutien de plusieurs associations qui luttent contre l’addiction à l’alcool (l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, …). Avec parfois un zèle qui agace …

II- Pourquoi faire le Dry January ou Défi de Janvier

Vous avez sans doute fêté Noël et la fin d’année autour de repas bien arrosés : Champagne, vins blancs et rouges, Cognac, whisky, etc…
En fait vous avez fait des excès d’alcool.
Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul (la seule). C’est la coutume, difficile d’y échapper. Et ça fait aussi partie du plaisir de la fête.
Avec à la clé, gueule de bois et estomac barbouillé …Mais on y prend tellement de plaisir (ou pas …).

Je sais, j’insiste …
Ne pas boire pendant un moment vous permet de voir si vous vous en passez facilement. Ça c’est TRÈS important (là je suis vraiment sérieuse).

Et EN PLUS vous allez vous sentir mieux.👍
C’est ce qu’a montré l’expérience anglaise. Le Dry January améliore la santé des participants, avec entre autres :

Une belle peau, un bénéfice du Dry January
Une belle peau, un bénéfice du Dry January
  • Une peau plus éclatante
  • Un meilleur sommeil et donc plus d’énergie
  • Une perte de poids.

Tels sont les bénéfices sur la santé que l’arrêt de la consommation d’alcool a apporté à ceux qui l’on fait. C’est donc prouvé : arrêter de boire de l’alcool fait du bien à votre corps. En particulier, votre foie se repose !

Et vous ferez des économies : pas d’argent dépensé à acheter de »l’alcool ».

Cerise sur la gâteau, vous éprouverez un sentiment de fierté d’avoir réussi ce défi.
C’est merveilleux !!! Que de bonheur ! 😊😉🤗😊😉

Sauf que vous n’avez peut-être pas envie de faire ça. Et d’ailleurs rien ni personne ne vous y oblige.
Du coup, je vais donner maintenant mes 5 raisons pour ne pas vouloir le faire.

III- 5 raisons de ne pas adhérer

1- Vous ne buvez que du vin

Boire du vin
Se verser du vin

Occasionnellement de la bière ou du cidre, mais vous préférez le vin.

Et le vin apporte des bénéfices pour la santé.

Il y a plusieurs études scientifiques sur le sujet :

  • la première, dans les années 1990, a popularisé le fameux « French Paradox » : les Français qui boivent du vin rouge avec modération (2 verres/jour) ont moins de maladies cardiovasculaires ; oui madame !
  • plus récemment, en 2018, « l’étude de Washington » parue dans le journal de médecine britannique The Lancet a confirmé ce fameux « French Paradox » ; et a donné aussi la preuve suivante : on n’a pas plus de risque de développer un cancer lié à l’alcool quand on boit 1 verre de vin/jour que quand on en boit pas ; autant se faire plaisir !!!!
  • cerise sur le gâteau, une étude américaine parue il y quelques jours montre que les tanins du vin aideraient à lutter contre la Covid19 !🤣🤣 C’est du pousse-au-crime !

Oui, il y a de l’alcool dans le vin, entre 12 à 15%, on est d’accord.

Mais le vin c’est bien plus que de l’alcool : ce sont des saveurs, de arômes, une texture … tout ce qui en fait un aliment source de plaisir .
En résumé, vous buvez du vin pour le goût avant tout, en le savourant, pas pour la dose d’alcool.
Et si en plus c’est bon pour la santé !!!

2- Vous connaissez votre rapport à l’alcool

Donc si un des buts du Dry January est de le connaitre, pour vous c’est fait 🤗

Trinquer, pas pendant le Dry January
Connaitre son rapport à l’alcool
  • vous avez une consommation modérée, 1 à 2 verres/jour
  • au moins 1 jour par semaine, vous faites une pause :vous ne buvez aucune boisson alcoolisée
  • vos excès sont rares, on le sait, vous buvez pour le plaisir en savourant ; mais ça arrive 🥳!!!
  • vous savez que vous pouvez vous en passer : d’ailleurs vous avez fait une petite pause après les fêtes, histoire de reposer votre foie

3- Vous avez une bonne santé

  • un sommeil correct en général ; vous ne buvez pas un petit whisky pour vous aider à dormir (vous préfèrez les tranquillisants 😂… non je plaisante !)
  • ni problème de poids, ni diabète, ni …
  • vous êtes sportif : vélo ou running ou randonnée et c’est VOTRE source de fierté d’arriver au bout d’un parcours.

4- Vous voyez le Dry January comme une pratique hygiéniste imposée

Pratique d'hygiène
Pratique d’hygiène
  • l’argument, c’est : c’est bon pour votre santé, il faut réfléchir à votre rapport à l’alcool (sous-entendu, il y un problème). Tout seul vous n’y arriverez pas, alors on a lancé une opération collective, un défi, c’est fun, vous serez fier de le relever …
  • oui pour faire une pause sans alcool, mais c’est quand vous le décidez, vous êtes un adulte
  • tenir ses objectifs sans soutien extérieur, c’est difficile, mais faisable. Et si vous avez besoin d’aide pour ça, vous pouvez en demander : vous savez pouvoir compter sur vos (vrais) amis.

5- Le Dry January rentre dans une tyrannie du « sans »

Dry January c’est le mois SANS alcool.
Octobre et novembre, les mois SANS tabac.
Alors pourquoi pas :

Plaisirs de la vie
Plaisirs de la vie
  • Février, le mois sans rillettes
  • Mars, le mois sans fromage
  • Avril, le mois sans chocolat
  • Mai, le mois sans café
  • Juin, le mois sans sucre

… Enfin bref, plusieurs mois sans profiter des plaisirs de la vie.

On vient déjà d’avoir près d’un an sans bise, ni hug, alors …

Comme le disait (je résume) Christophe Alévêque dans son interview sur RTL au début de cette semaine, on nous dit de nous priver pour vivre plus longtemps … tout ça pour mourir d’un virus dans un EHPAD !!!!

Vous le savez comme moi, « c’est la dose qui fait le poison« .

Boire trop ça nous fait pas du bien, manger trop de sucre non plus. Mais une consommation modérée est bonne pour la santé et pour le moral.

III- Promouvoir une consommation responsable

1- L’alcoolisme ce n’est pas toujours ce qu’on croit

Comment repérer une personne alcoolique :

  • une personne ivre une partie de la journée ?
  • une personne violente avec son conjoint et/ou ses enfants ?

Mais ça peut être beaucoup plus insidieux :

  • boire beaucoup régulièrement – du vin, des alcools, des cocktails, même si c’est pas tous les jours ;
  • boire tous les jours, même modérément – et du coup développer une addiction. Ce qu’on appelle « l’alcoolisme mondain« , une réalité invisible qui touche plus de gens qu’on ne croit.

A ce sujet, je voudrais vous raconter l’histoire d’Anaïs.

Anaïs a une petite trentaine et un boulot qui la stresse.
Dans son placard, elle a 2 ou 3 bouteilles de Pineau, souvenir de vacances en Charentes.
Un soir, en rentrant du boulot, elle se sert un verre et ça lui fait du bien.
Du coup elle recommence le lendemain.
Et le surlendemain. Puis le lendemain du surlendemain. Encore le …
Jusqu’au jour où elle tombe sur un article parlant de gens qui boivent un peu, mais tous les jours. Et qui sont en manque s’ils n’ont pas leur verre de vin. Soit l’alcoolisme « mondain ».
Elle se reconnait.
Et elle est effondrée : elle « alcoolique » ?
Le soir même, elle vide le reste de la bouteille dans l’évier. Son verre d’apéro lui manque pendant 3 jours, et puis c’est fini.
Un jour elle en parle à son club de dégustation ; et s’aperçoit qu’elle n’est pas la seule à s’être fait piéger …

En fait cette jeune femme ne s’appelle pas Anaïs.
Elle s’appelle Agnès.
C’est moi quand j’avais une trentaine d’années.
Ça ne s’oublie pas.

2- L’alcoolisme chez les jeunes est un fléau majeur :

Beaucoup de bouteilles d'alcools forts
Alcools forts
  • les soirées étudiantes du jeudi soir sont copieusement alcoolisées ; vodka, gin et autres whisky y coulent à flot.
  • le lendemain en cours, les jeunes sont « comateux », avec une bonne « gueule de bois » !
  • il y a aussi le « binge drinking« , fléau parmi les fléaux, un truc stupide à pleurer …
  • à terme, c’est prouvé scientifiquement, boire en excès au moins une fois/semaine cause des dégâts sur le cerveau, des problèmes de concentration et de mémoire, et de réels risques d’addiction.

3- Une consommation responsable, c’est

Ce que soutient l’organisme Vin et Société depuis plus de 10 ans :

  • 1 à 2 verres par jour maxi
  • AU MOINS 1 jour sans alcool dans la semaine
  • limiter sa consommation lors d’une fête ou sortie : pas plus de 4 verres recommandés (OK c’est pas facile !)

Lutter contre l’alcoolisme, y compris auprès des jeunes, passe entre autres par une éducation au vin et à l’alcool.

Savourer aliments et boissons
Savourer aliments et boissons
  • apprendre à ressentir les saveurs, les arômes, le textures, que ce soit dans les boissons ou dans ce que l’on mange ;
  • connaitre les bienfaits de certaines boissons alcoolisées, mais aussi leurs méfaits : cancer, addiction, …

Se gaver ou se saoûler ne donne pas de plaisir. C’est se concentrer sur les sensations données par ce qu’il y a dans notre bouche, qui donne le plus de plaisir. Quelques gorgées, quelques bouchées suffisent pour assouvir ce plaisir.


Maintenant vous en savez un peu plus sur le Dry January. Sur ce qu’il apporte comme bénéfices. Pourquoi il suscite autant d’opposition en France.
Il faut ajouter qu’en France, le vin fait partie de notre patrimoine ; en matière de vin, nous sommes un modèle pour bien des pays au monde.
Promouvoir une consommation responsable est le meilleur moyen de pérenniser cette culture tout en conservant un mode de vin sain.

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